Tôt le matin, alors que tout le monde dort encore, je découvre que l’hôtel où je suis met un ordinateur à la disposition de ses clients. Il ne me reste plus qu’à comprendre les subtilités du clavier américain…
ä = Alt + 132; ö = Alt + 148; ü = Alt + 129; Ä = Alt + 142; Ö = Alt + 153; Ü = Alt + 154;
Cela me semble un peu compliqué, surtout si je dois à chaque fois contrôler la combinaison des chiffres pour m‘assurer que ce que j’écris est compréhensible. Mais j’imagine que mes problèmes de clavier ne vous intéressent guère et que vous préférez lire mes impressions sur Chicago.
Je le dis tout de suite: je suis enthousiaste. La grandeur de la ville et les bâtiments sont impressionnants. Par moment, je me sens quelque peu dépassé. Et il y a aussi la gentillesse des gens. Que dans une si grande ville on me salue dans la rue me laisse pantois. Et pas simplement salué, – non! – on me demande comment je vais, quelles photos je prends ou autres. Bien sûr, le temps que je comprenne la question, que je réfléchisse à une réponse, que je la traduise et qu’enfin je prononce ma phrase, mon interlocuteur a depuis longtemps passé son chemin, abandonnant l’antipathique touriste sur place. Je devrais me trouver une réponse universelle qui conviendrait à toutes les situations. « Fine » me semble adapté et je vais l’essayer ces prochains jours.
Puis, à un coin de rue, je vois des touristes qui font des selfies. C’est alors que j’aperçois le panneau :
“ROUTE 66 BEGINS”
Cette fois, je me trouve au début de mon voyage. C’est si inattendu que je reste un moment immobile. Je n’avais même pas pensé à chercher cet écriteau. Deux touristes me demandent de faire une photo d’eux avec le panneau. Ils posent avec leurs vélos. Kettler, sacoches Ortlieb – ils doivent être Allemands – et oui, ils vont faire la Route 66. Ils ont prévu de la faire en 9 semaines. Nous serons en route en même temps et nous allons sûrement nous rencontrer. Nous prévoyons de boire une bière ensemble, n’importe où, en cours de route.
Je me balade toute la journée dans la ville et au bord de la mer. En fait, il s’agit d’un lac, mais il ressemble tellement à la mer… Par contre impossible de profiter de la vie nocturne, car les effets du décalage horaire se font sentir. A 22 heures, je suis de retour dans mon lit.
28.04.15
Je me réveille à 4 heures et suis trop excité pour me rendormir.
Dans le train qui me mène à Zurich, j’ai l’occasion de discuter avec deux personnes. Tout d’abord un voyageur, puis le contrôleur. Deux lecteurs supplémentaires pour mon blog.
Vu que le checkin que j’ai fait la veille n’a pas fonctionné – cela fonctionne avec toujours moins de compagnies – j’ai laissé mon vélo à la consigne et j’ai repris mon sac à dos pour aller à Zurich où je passe la nuit.
A 5 heures, nouveau départ pour l’aéroport. Cette fois le checkin se passe sans problème et, bonne surprise, le transport de mon vélo me coûte moins cher que prévu. Il pleut des cordes et je me dis que c’est un bon jour pour partir. Nous partons avec une demi heure de retard. Est-ce qu’ils auront le temps de charger mon vélo sur le vol suivant? Cela ne me dérangerait pas que mon vélo arrive plus tard et qu’il soit livré à l’hôtel.
Je suis finalement arrivé à mon hôtel à Chicago. Heure suisse 4.15. Je suis en route depuis 24 heures…