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Missouri

Lorsque je suis parti peu avant 6 heures, il ne pleuvait pas et le dimanche matin, il n’y a guère de trafic. Dans ces conditions, il est facile de faire des km. Alors qu’en Illinois, le relief était plat, ici c’est vallonné, ce qui a pour effet de baisser ma moyenne de km/h. Tout à coup, sans que je sache comment, je me retrouve en train de rouler sur l’Interstate 44, route qui pourrait, en Suisse, s’apparenter à une autoroute. Me reviennent à l’esprit toutes ces informations routières signalant des cyclistes sur un tronçon d’autoroute et tout le stress qui accompagne de telles infos. Mais ici, on continue de rouler tranquillement et personne ne se préoccupe d’un cycliste circulant sur la piste d‘arrêt d’urgence. Toutefois ce n’est pas aussi tranquille que je le prétends et je suis heureux de pouvoir, après quelques miles, retourner sur une petite route. Ma chance ne dure pas longtemps : le pont de la Route 66 est fermé au trafic. Me voici de retour sur l’autoroute, car il n’y a pas d’autre pont. Mais après, selon le policier qui me renvoie sur l’autoroute, je devrais pouvoir rouler sur l’ancienne Route 66 jusqu’à Springfield.

Je suis maintenant à Eureka où j’attends les quatre autres cyclistes pour faire un bout de route avec eux.

Saint Louis again

9.5.

Finalement je ne suis pas parti. Ce matin, le temps était sec, mais maussade et il a rapidement recommencé à pleuvoir. La visite de la grande arche était recommandée. Nous montons donc tous les cinq dans une boîte à sardines pour monter jusqu’au sommet de l’arche. A travers les fentes de l’appareil, nous apercevons la ville sous la pluie et le brouillard. Sur le chemin du retour, une ondée passagère nous pousse dans un bar et là c’est la folle ambiance. Durant la pause de midi, un orchestre joue in live et tout le public – jeunes et vieux – chante et fait la fête. Chez nous, de telles ambiances se trouvent, dans le meilleur des cas, une fois par année à la fête de village. Ici, c’est tous les jours.

Demain, c’est sûr, je reprends la route. Je partirai tôt et attendrai les autres à la pause du petit déjeuner.

Je ne peux pas mettre beaucoup de photos sur mon blog, car ma connexion WiFi entre mon appareil de photo et mon natel ne fonctionne pas très bien. J’espère que je vais bientôt trouver une solution.

Saint Louis

Légende des photos: l’arc qui doit symboliser l’arrivée dans l’ouest et l‘Union Station, une des plus grandes gares au monde qui a été transformée en Shopping Mall.

8.5.

J’ai choisi le bon jour pour faire une pause, car par moment il pleut des cordes et je dois continuellement me chercher un abri: tout d’abord le Saint Louis Science Center, puis un bar et enfin un shopping mall. Le soir, je rencontre Dres et ses coéquipiers à l’hôtel et nous allons tous ensemble manger des spaghettis, comme il se doit pour des cyclistes. Ils ont prévu de passer un jour à Saint Louis. Pour ma part, je ne sais pas encore si je pars déjà demain. Cela dépendra du programme de Dres et Co. Et s’il continue de pleuvoir, c’est sûr que je vais rester encore un jour à Saint Louis.

La porte de l’Ouest

C’est le Serbe qui est finalement arrivé tard le soir. Il a eu deux crevaisons en route et a profité de son passage à Springfield pour se faire faire une nouvelle route. Bien que j’aie été me coucher tard, je suis parti tôt le lendemain. Pas seulement parce qu’il y a moins de trafic, mais aussi parce que la température est plus agréable. Depuis mon départ, l’été a commencé et l’après-midi, la température atteint facilement 30-35°. Sans oublier le vent contraire qui commence à souffler vers midi.

Peu après Hamel, j’ai trouvé une magnifique place pour passer la nuit: tout près de la piste cyclable et à côté d’une petite rivière. Le chant des oiseaux m’emmène dans le sommeil. Tout à coup, ma tente est violemment éclairée. Puis j’entends la voix d’un policier : « Sortez de la tente – je veux d’abord voir vos mains – Qu’avez-vous dans votre main ? » Je brandis mon passeport suisse. Tout se passe comme dans un film. A un moment donné, le policier décide que je ne représente aucun danger pour lui et me demande où je vais, d’où je viens, admire mon vélo, me pose des questions sur mes enfants et me demande où est ma femme. Il s’étonne que marié depuis moins de deux ans je m’absente si longtemps sans elle. Finalement il me laisse retourner au lit et me souhaite un bon voyage.

Jusqu’à Mississippi, il y a encore deux bonnes heures de route. Je suis un des rares qui a le droit de passer par le pont de la Route 66 originale, car il est fermé au trafic motorisé. A Saint Louis, je passe sous la porte qui symbolise l’entrée dans l’Ouest, un immense arc de triomphe qui avait toute sa raison d’être lorsque l’Ouest était encore une terre inconnue.

Je vais attendre ici Dres et ses coéquipiers qui doivent arriver aujourd’hui, après une étape de 110 miles (176 km).

Les conducteurs US

Le parcours d’aujourd’hui ressemble beaucoup à celui d’hier: pistes cyclables dans de magnifiques forêts, puis à nouveau des routes avec davantage de trafic. Mais je dois reconnaître que les conducteurs américains, même sur les routes de grande affluence, sont la plupart du temps très agréables. Non seulement ils ne me dépassent pas quand la route est trop étroite, mais en plus ils restent à distance et attendent patiemment leur tour quand il y a du trafic en sens inverse. De plus, aux croisements, les cyclistes ont toujours la priorité. Je rends donc un vibrant hommage aux conducteurs américains.

En chemin, j’ai rencontré un Serbe qui habite Chicago et qui veut lui aussi faire la Route 66. C’est son premier voyage à vélo et comme tous ceux que je rencontre lors de mes voyages à vélo, il m’a avoué avoir pris beaucoup trop de choses et admire la petitesse de mon bagage. Ce qui me rend toujours fier. Nous avons convenu de nous retrouver sur un camping.

Il n’est pas encore arrivé. Peut-être que je me suis trompé de camping. Mais le propriétaire du camping m’a annoncé que mes copains d’Allemagne allaient arriver vers 9 heures. Je suis maintenant impatient de voir qui va finalement débarquer. Si pas le Serbe, alors les Allemands…

En cours de route

5.5.

La mignonne petite place dont je rêvais pour ma première nuit de camping est restée un rêve… A peine étais-je remonté sur mon vélo que de gros nuages sont apparus et j’ai juste eu le temps d’atteindre un vieux motel avant qu’il ne commence à pleuvoir. Il a plu toute la nuit sans interruption. Ce matin, il ne pleut presque plus et ma route est des plus variées : des rails de chemin de fer puis une autoroute bordent mon chemin sur la droite. Un peu plus tard, mon chemin se faufile entre les deux. Pour passer le temps, je regarde en direction du ciel : des fils électriques et des lignes pour le téléphone qui sont tantôt à ma droite, tantôt à ma gauche, puis au-dessus de moi. Vous ne pouvez sans doute pas imaginer toutes les variantes existantes. Et le summum est atteint lorsqu’une ligne à haute tension vient compléter l’ensemble. Le paysage est lui aussi très changeant: tous les 5 km un nouveau champ. La monoculture n’aura bientôt plus de secret pour moi. Mais je n’ai pas le droit de me plaindre: je suis parti en connaissance de cause et je savais à quoi m’attendre.

Après Pontiac, il y a, à côté de la Route 66 actuelle, des restes de la Route 66 originale. Avec mon vélo, je roule sur l’ancienne route tout en me disant : « Un peu mieux entretenue et ce serait une parfaite piste cyclable! » J’avais à peine fini de formuler ma pensée que mes vœux se sont réalisés.

Cette nuit, pour le camping, c’était parfait. Une place tranquille en bordure d’un terrain de football. Certes il pleut un peu, mais au matin, la tente est presque sèche et maintenant, à l’heure du petit déjeuner, le soleil brille à nouveau.

Enfin en route pour de vrai

3.5. Wilington

Je suis assis sur la terrasse du Nelly et vais bientôt commander mon repas. Nelly est un restaurant typique de la Route 66: grand parking, une terrasse d’où l’on peut observer les Harleys qui passent, une vielle colonne pour prendre de l’essence et les meilleurs repas, dixit la rumeur, de toute l’Amérique. Entendent-ils l’Amérique du nord ET du sud ou ne savent-ils pas qu’il existe d’autres pays au-delà de la frontière ??

Ce matin, le temps n’était pas particulièrement réjouissant et à l’instant où j’ai vu l’écriteau « Début de la Route 66 – Piste cyclable », il a commencé de pleuvoir. L’averse s’est arrêtée si rapidement que je n’ai pas eu le temps d’enfiler ma tenue de pluie et c’est avec un pantalon humide que j’ai commencé mon périple. Depuis, le soleil joue à cache-cache avec les nuages. Il y a deux jours, j’étais encore frigorifié et maintenant, la température avoisine les 26°. Donc… camping et je me réjouis de passer une nuit en plein air.

J’ai été très surpris, alors que je cherchais à éviter un tronçon de route à grand trafic de tomber sur un écriteau R66 Bike Trailer qui m’a conduit sur un joli chemin de forêt. Cela me ferait plaisir d’avoir encore de nombreuses surprises telles que celle-ci.

Mon repas est servi. Après 110 km, je l’ai bien mérité. Ensuite, encore quelques kilomètres pour me trouver une jolie place où passer la nuit.

Chicago 2

01.05.2015

J’ai de la chance avec le temps. Hier le ciel était légèrement couvert et aujourd’hui pas le moindre nuage. Par contre, il fait terriblement froid. Il semblerait toutefois que cela devrait s’améliorer d’ici dimanche. Ils ont annoncé 27°. Aujourd’hui, j’ai été sur la tour Willis. A son sommet, ils ont construit des cellules tout en verre d’où nous pouvons apercevoir, entre nos pieds, la rue à 400 mètres en dessous de nous. Nous avons beau savoir que la construction est solide, cela demande tout de même un peu de courage pour y aller. Bien que Chicago me plaise beaucoup, je suis impatient de commencer le voyage avec mon vélo.

Je suis surpris par la réaction des Américains lorsque je leur parle de mon projet. En Suisse, la plupart du temps, on me demandait si un tel projet était seulement réalisable, puis on me dressait la liste de tous les dangers que je risquais de rencontrer. Ici, c’est l’admiration qui prime.

Aujourd’hui, mes coéquipiers doivent arriver. Je me réjouis de les voir et de pouvoir parler suisse allemand.

Chicago

Tôt le matin, alors que tout le monde dort encore, je découvre que l’hôtel où je suis met un ordinateur à la disposition de ses clients. Il ne me reste plus qu’à comprendre les subtilités du clavier américain…

ä = Alt + 132; ö = Alt + 148; ü = Alt + 129;  Ä = Alt + 142; Ö = Alt + 153; Ü = Alt + 154;

Cela me semble un peu compliqué, surtout si je dois à chaque fois contrôler la combinaison des chiffres pour m‘assurer que ce que j’écris est compréhensible. Mais j’imagine que mes problèmes de clavier ne vous intéressent guère et que vous préférez lire mes impressions sur Chicago.

Je le dis tout de suite: je suis enthousiaste. La grandeur de la ville et les bâtiments sont impressionnants. Par moment, je me sens quelque peu dépassé. Et il y a aussi la gentillesse des gens. Que dans une si grande ville on me salue dans la rue me laisse pantois. Et pas simplement salué, – non! – on me demande comment je vais, quelles photos je prends ou autres. Bien sûr, le temps que je comprenne la question, que je réfléchisse à une réponse, que je la traduise et qu’enfin je prononce ma phrase, mon interlocuteur a depuis longtemps passé son chemin, abandonnant l’antipathique touriste sur place. Je devrais me trouver une réponse universelle qui conviendrait à toutes les situations. « Fine »  me semble adapté et je vais l’essayer ces prochains jours.

Puis, à un coin de rue, je vois des touristes qui font des selfies. C’est alors que j’aperçois le panneau :

“ROUTE  66  BEGINS”

Cette fois, je me trouve au début de mon voyage. C’est si inattendu que je reste un moment immobile. Je n’avais même pas pensé à chercher cet écriteau. Deux touristes me demandent de faire une photo d’eux avec le panneau. Ils posent avec leurs vélos. Kettler, sacoches Ortlieb – ils doivent être Allemands – et oui, ils vont faire la Route 66. Ils ont prévu de la faire en 9 semaines. Nous serons en route en même temps et nous allons sûrement nous rencontrer. Nous prévoyons de boire une bière ensemble, n’importe où, en cours de route.

Je me balade toute la journée dans la ville et au bord de la mer. En fait, il s’agit d’un lac, mais il ressemble tellement à la mer… Par contre impossible de profiter de la vie nocturne, car les effets du décalage horaire se font sentir. A 22 heures, je suis de retour dans mon lit.

28.04.15

Je me réveille à 4 heures et suis trop excité pour me rendormir.

Dans le train qui me mène à Zurich, j’ai l’occasion de discuter avec deux personnes. Tout d’abord un voyageur, puis le contrôleur. Deux lecteurs supplémentaires pour mon blog.

Vu que le checkin que j’ai fait la veille n’a pas fonctionné – cela fonctionne avec toujours moins de compagnies – j’ai laissé mon vélo à la consigne et j’ai repris mon sac à dos pour aller à Zurich où je passe la nuit.

A 5 heures, nouveau départ pour l’aéroport. Cette fois le checkin se passe sans problème et, bonne surprise, le transport de mon vélo me coûte moins cher que prévu. Il pleut des cordes et je me dis que c’est un bon jour pour partir. Nous partons avec une demi heure de retard. Est-ce qu’ils auront le temps de charger mon vélo sur le vol suivant? Cela ne me dérangerait pas que mon vélo arrive plus tard et qu’il soit livré à l’hôtel.

Je suis finalement arrivé à mon hôtel à Chicago. Heure suisse 4.15. Je suis en route depuis 24 heures…

 

Je suis parti…

Je suis maintenant en route. Après de longs préparatifs (plus d’une année), le départ est tout à coup arrivé très vite. Je n’arrive pas encore à réaliser que j’ai quitté mon appartement pour 2 mois et demi.

Les CFF ont réussi à me faire faire un petit détour. Sur le plus court chemin pour aller à Bienne, il y a des travaux. J’ai donc décidé de passer par Neuchâtel. Pour le vol, j’ai déjà réservé une place côté fenêtre.

J’imagine que d’ici peu, je vais commencer à penser à tout ce que j’ai oublié. Mais ce ne sera rien d’indispensable. Je n’ai pas oublié mon vélo… c’est ce qui importe.

Le prochain billet sera écrit à Istanbul ou à Chicago.

Dans une semaine, je suis parti.

Dans une semaine, je serai parti. Le 27, je vais me rendre à Zurich pour enregistrer mon bagage et le 28, à 7h40, mon avion quittera la Suisse. Premier stop à Istanbul. Arrivée prévue à Chicago vers 18 heures, heure locale.

Mes paréparatifs avancent bien. Hier, j’ai fait une dernière balade avec mon vélo, avant de l’emballer aujourd’hui.

Plus les jours passent, plus ma nervosité augmente. Tous les problèmes que je pourrais éventuellement rencontrer me passent par la tête : des tornades aux accidents en passant par les serpents à sonnette. Il y a aussi l’excitation. Excitation de voir Chicago, de traverser de vastes étendues et les montagnes Rocheuses et, bien sûr, l’arrivée sur la côte du Pacifique.

Alors à très bientôt pour de nouvelles… nouvelles !

Navigation GPS, distraction et communication

C’est décidé, je vais aussi prendre des cartes papier. J’ai un petit livre avec toutes les cartes de la Route 66, des informations sur les villes et une vue d’ensemble du trajet où la Route 66 d’origine est indiquée. De plus, une carte papier offre une meilleure vue d’ensemble et je peux écrire dessus. Sans oublier que pour montrer quelque chose à quelqu’un ou pour que l’on vous montre un trajet ou un endroit, une carte affichée sur l’écran du téléphone est peu pratique. Néanmoins, la plupart du temps j’utiliserai la navigation GPS. J’ai de la chance : de nos jours, la navigation GPS est intégrée au Natel. Je n’ai donc pas besoin de prendre un appareil supplémentaire. Sur Internet j’ai trouvé le tracé de la Route 66 et je l’ai téléchargé sur mon système de navigation. J’ai également téléchargé les cartes où les pistes cyclables sont indiquées. Sur place, je tiendrai également compte des panneaux de signalisation, même si l’on m’a dit que la qualité était très variable. Il semblerait que certains écriteaux ne sont pas placés au croisement, mais après, leur rôle étant de confirmer aux cyclistes qu’ils sont sur la bonne route.

Mon téléphone cellulaire me servira également à communiquer, autrement dit à écrire mon blog. Dans la mesure du possible, j’écrirai d’un endroit où j’aurai le WiFi, mais par mesure de précaution, je me suis acheté une carte SIM internationale. Ainsi je pourrai, si je n’ai pas de WiFi à disposition, envoyer du texte par le réseau téléphonique. Ecrire de longs textes avec le clavier du téléphone est plus que laborieux. C’est pourquoi je ne vais pas écrire mon texte, mais le dicter, puis le téléphone le convertira en texte écrit. Cela fonctionne relativement bien quand je passe par le WiFi, à l’exception des lettres majuscules et minuscules. Par contre, sans WiFi, le système comprend plutôt moins que plus et pour faire les corrections, j’ai besoin du clavier… ce qui nécessite encore plus de temps que si je tapais mon texte dès le départ sur le clavier… Vu que pour ce blog j’essayerai pour la première fois la méthode dictée/conversion en texte, je vous prie d‘être indulgent-e pour les fautes.

Lors de mon dernier voyage, la lecture m’a posé beaucoup de problèmes : les livres sont lourds et trouver des livres en allemand dans un environnement anglophone est presque impossible. Pour ce voyage, j’ai trouvé un téléphone cellulaire avec deux écrans : sur une face un écran conventionnel, sur l’autre face, un écran e-ink qui utilise peu d’énergie lors de la lecture. Grâce à mon téléphone-liseuse, je peux prendre un grand nombre de livres avec moi et, si par hasard, je parvenais à la fin de ma réserve de livres, je pourrais toujours en télécharger des nouveaux.

J’utilise aussi mon téléphone cellulaire pour écouter de la musique et j’ai même pris quelques vidéos.

Etant donné que mon natel me servira pour beaucoup de choses et qu’il m’est impossible de mettre un carte mémoire supplémentaire dans ce modèle, j’ai décidé de prendre un 2e téléphone cellulaire.

Tous ces appareils nécessitent passablement d’électricité et comme je ne vais pas dormir chaque soir dans un hôtel, j’ai dû trouver une solution pour recharger mes appareils. J’ai donc pris quelques accus de réserve et me suis procuré un système de cellules solaires que je peux fixer à mon bagage, afin de recharger mes accus pendant que je roule. Pratiquement, je ne sais pas encore si cela va fonctionner. A voir.

Matériel de photos

Bonjour tout le monde,

Quelques jours ont passé depuis que Jean-Pierre a posté son dernier billet et ce n’est qu’aujourd’hui que je trouve un peu de temps pour faire la traduction. Ce billet étant très technique, je ne vais pas le traduire intégralement. Que les francophones qui s’intéressent aux aspects techniques jettent un œil à la version allemande. Je suis sûre qu’entre le texte français et les données techniques en allemand, ils comprendront l’essentiel. Et si ce n’est pas le cas, adressez-vous à Jean-Pierre puisqu’il est encore là. Bonne lecture !

 

Texte de Jean-Pierre :

Je vais prendre deux appareils de photos avec moi. Dans un premier temps, j’avais prévu de ne prendre que mon Nikon 1 V3 avec 4 objectifs. Toutefois, le téléobjectif 70-300mm étant très lourd, j’ai finalement décidé de le laisser à la maison. A la place, je prendrai mon Panasonic Lumix DMC-TZ-61, appareil de photos nettement plus compact. En plus de son écran, il est doté d’un viseur électronique et peut prendre des photos en mode RAW. Grâce à son zoom de 24-720mm, j’obtiendrai plus ou moins les mêmes effets qu’avec le téléobjectif prévu initialement. La qualité ne sera bien sûr pas la même, mais le Panasonic étant de petite taille, je pourrai toujours l’avoir à portée de main et faire des photos pendant que je roule. Et grâce à lui, j’économise encore 100 grammes.

  • Objectifs

Merci de vous référer au texte en allemand.

  • Filtres

Filtres ND et Pol seront du voyage. Je prends également des adaptateurs de filtres pour chaque objectif. J’en ai même bricolé un pour le Lumix qui n’en a pas.

  • Trépied

Un trépied normal pèse plus de 1000 grammes, bien trop lourd pour faire partie du voyage. Heureusement, je possède un trépied avec des pieds construits comme des piquets de tente. Celui-ci ne pèse que 300 grammes. Il n’offre bien sûr pas la stabilité d’un vrai trépied, mais j’ai une pince que je peux fixer à mon vélo ou à un poteau. Pour prendre des photos panoramiques, je me suis bricolé un adaptateur de point nodal : 39 grammes.

 

  • Photos avec Smartphone et time lapse (photos en accéléré)

Tout d’abord, j’ai pensé prendre une action cam. Ceci pour pouvoir faire des time lapse. Mais maintenant que j’ai trouvé une app pour les Smartphone qui fait de très bons time lapse, l’action cam ne fera pas partie de mes bagages. Le seul inconvénient est que je n’aurai pas d’appareils de photos étanches avec moi, mais je peux m’en passer. Si je souhaite faire un time lapse de très bonne qualité, j’utiliserai le Nikon 1, même si, avec le Nikon, je dois monter le time lapse sur un PC et que je devrai donc attendre d’être à la maison. Le mode double exposition et les panophotos peuvent également se réaliser avec le Smartphone. Je peux même faire des panoramas de 360×180 degrés et les regarder sur mon Smartphone. Par contre, pour les publier sur mon blog… là, je ne sais pas encore comment je vais faire.

  • Sauvegarde

Deux problèmes se posent à moi. Le premier est qu’en deux mois, je vais faire de nombreuses photos et sans ordinateur, il me sera difficile de les sélectionner de manière sensée. L’autre problème est que je n’aimerais pas perdre toutes mes photos si l’on me vole un de mes appareils ou si j’ai un problème technique.
Je vais donc me munir d’une grande capacité de mémoire de façon à pouvoir conserver au moins un exemplaire de chaque photo et téléchargerai régulièrement mes photos sur le Cloud où j’ai réservé un espace de 50 GB. Nathalie (ah bon ??? j’en apprends des choses en faisant les traductions) récupérera les photos de temps en temps.

  • Enregistreur audio

Lors de mon dernier voyage, j’ai constaté que l’enregistreur de mon smartphone est de piètre qualité. Je prendrai donc un enregistreur audio qui me permettra de réaliser des prises de son de qualité pour faire du multimédia.

Une fois sur la balance, tout mon matériel de photo pèse 1925 grammes.

Le Vélo

Pour la Route 66, j’ai choisi Un Flux S900.ol (http://flux-fahrraeder.de/produktuebersicht/s-900/). Si je me suis décidé pour ce modèle, c’est qu’il offrait une bonne aérodynamique tout en ayant une selle pas trop basse. De plus, pour un vélo de grandes randonnées, son poids de 14.8 kg est tout à fait acceptable. Mais si j’ai opté pour un vélo couché, c’est principalement pour son confort. Sur un tel vélo, je peux rester assis durant des heures sans avoir mal nul part que ce soit à la nuque, aux poignets ou au derrière, argument particulièrement important vu que certaines étapes seront très longues.

Normalement le Flux S900.ol est équipé de roues 24″ d’une largeur de 40mm. Toutefois, pour ce voyage, je vais monter des roues de 26″ de 28mm de large. Elles sont plus légères, et ont moins de résistance au roulement. Un autre argument de poids est que je les trouverai plus facilement si je devais les remplacer.
Une chambre à air, des rustines, un attache-câble et quelques vis devraient suffire comme pièces de rechange. Un démonte-pneu, des clés imbus et plates, ainsi qu’un set de petits outils seront également du voyage.

Pour transporter mon matériel, j’aurai deux sacoches latérales et une autre sacoche sur le porte-bagage. Beaucoup plus de place que nécessaire, ce qui me permettra, si besoin est, de transporter de la nourriture et surtout davantage d’eau.

La protection contre le vol est un autre problème. Un cadenas léger est facilement forcé et dès que l’on veut un modèle plus robuste, il est tout de suite beaucoup plus lourd. J’aimerais bien, durant la nuit, que ce soit à l’hôtel ou sous tente, toujours avoir mon vélo près de moi. Malheureusement, ce n’est pas toujours possible. Peut-être que d’ici mon départ j’aurai une idée de génie.

Equipement

Le problème de l’équipement pour les voyages en vélo, c’est qu’entre „Ce n’est pas moi qui vais le porter“ et „Ce ne sont que quelques grammes de plus…“, on se retrouve vite avec 4 grosses sacoches pleines de matériel dont une bonne moitié n’est pas vraiment utile. Et plus on prend, plus les sacoches doivent être grosses, donc lourdes. Mais pire que tout : la plupart des cyclistes rencontrés au cours de mes voyages finissaient par reconnaître qu’ils avaient pris beaucoup trop de choses. Je vais donc essayer, pour ce voyage, de faire exception.

Voici mes 4 principes pour y parvenir :

  1. Limiter le volume. Cela signifie me contenter de deux sacoches et pas les plus grandes. Sur mon vélo couché, je peux encore ajouter une sacoche triangulaire qui, de par sa forme, me permettra de conserver mon profil aérodynamique.
  2. Limiter le poids. Lors de mon dernier grand voyage (La Chaux-de-Fonds – Istanbul), je suis parti avec 15 kg. Pour ce voyage, je ne veux pas prendre plus. Le problème est qu’à l’époque, mon matériel de photo ne pesait que 250 g. Depuis, mes exigences en qualité ont bien augmenté. Avec mes appareils, objectifs, trépied et filtres, le poids est multiplié par dix. (Je vous parlerai une autre fois de mon matériel de photo). Cela signifie que je dois économiser du poids partout ailleurs. Heureusement que mon matériel de camping s’est lui amélioré… Tout le matériel nécessaire pour dormir (tente et bâche, sac de couchage et, très important pour moi, un tapis de sol épais et confortable) pèse moins de 2 kg et cette fois je ne prendrai rien pour cuisiner.
  3. Le matériel doit être, si possible, polyvalent. Par exemple, la selle matelassée de mon vélo me servira d’oreiller et mon Smartphone fera également office de MP3 et de GPS. Pour ce voyage, je renonce à prendre un clavier. J’enregistrerai mon blog et convertirai l’enregistrement en texte pour la mise en ligne. Le Ebook-Reader est toutefois séparé du reste, car le Smartphone utilise trop d’énergie avec l’affichage des diverses informations telles que manuels d’utilisation et dictionnaires. Un pantalon court fera office de costume de bain et j’utiliserai un training en guise de pyjama, training que je pourrai enfiler sous mon pantalon s’il fait froid.
  4. Pour choisir ce que je prends, tout est pesé. Et quand je dis tout, c’est vraiment tout, y compris les emballages. En ce moment, je fabrique un étui à lunettes (lors de mon dernier voyage, je n’avais pas encore besoin de lunettes). Celui que j’ai acheté pèse 88 g, avec celui que je fabrique, je ne dépasserai pas les 25 g.

Je vais également prendre du matériel électronique. Je dois donc penser à comment le recharger. Vu que je vais faire beaucoup de camping, je n’aurai pas toujours une prise à portée de main. J’ai donc décidé de prendre une petite station solaire que je peux fixer sur mon bagage, afin qu’elle se charge pendant que je roule. Je ne sais pas encore si ce système fonctionne bien, car, lors de mon dernier voyage, j’avais installé une dynamo sur mon vélo. Vu que ce système a moyennement bien fonctionné, je renonce, cette fois, à la dynamo. Je compléterai mon équipement avec quelques accus de rechange et j’imagine que de temps en temps, une prise croisera mon chemin.

Avec les habits, si on n’est pas trop sensible aux mauvaises odeurs, il est facile d’économiser du poids. Et faire une petite lessive en cours de route n’est pas très compliqué. Le tout est de ne pas oublier, le matin venu, de changer le T-shirt réservé aux sorties avec le modèle puant réservé au vélo.

Concernant les provisions, cela peut beaucoup différer d’un jour à l’autre. Normalement, je n’ai presque rien à manger avec moi et je me contente d’une gourde d’eau. Mais comme je vais parfois voyager dans des régions très isolées, dormir à la belle étoile loin de tout et traverser un désert, j’ai la possibilité de prendre 6 litres d’eau supplémentaires avec moi.

A quoi dois-je m’attendre?

Si je regarde la courbe de dénivellation, la route monte gentiment jusqu’aux Montagnes Rocheuses, puis dessine 2 ou 3 cols. Mais une courbe de dénivellation sur plus de 4’000 km peut être trompeuse. J’ai entendu dire que le plat du début est rarement vraiment plat. Il s’agit plutôt de petites montées et descentes en continu. Certes, jamais vraiment raides les montées, mais tout de même… Pour ce type de route, mon vélo couché conviendra parfaitement et de vrais cols, il ne devrait y en avoir que deux.

J’arriverai au Missouri et en Oklahoma à la fin de la saison des tornades. Cela m’inquiète un peu. Bien sûr, il n’est pas question d’ouragans détruisant tout sur leur passage, mais comparés aux tornades, les ouragans ont au moins un avantage : ils sont annoncés quelques jours à l’avance… Les tornades, plus petites, font moins de dégâts, mais pour un cycliste ou un campeur, leurs effets peuvent être terribles. Le problème est que pour les annoncer, elles doivent être visibles, ce qui n’est pas toujours le cas. L’autre problème est l’accès à l’information. J’aurai une radio avec moi et bien sûr Internet, mais cela me suffira-t-il ? Alors si l’un ou l’une d’entre vous s’y connaît, merci de vous annoncer.

L’immensité du Midwest ne m’inquiète pas. De par mon expérience, je sais que des routes extrêmement monotones en auto ou en moto peuvent être passionnantes et captivantes à vélo, car elles sont souvent l’occasion de méditer, de se raconter des histoires, d’observer le paysage et les bas-côtés de la route ou encore de faire des rencontres intéressantes.

Je ne suis pas très sensible à la chaleur… avec de bons habits et en partant tôt le matin, on peut faire une grande partie de l’étape dans de bonnes conditions. Mais je devrai traverser le désert de Mojave et si la chance m’abandonne, la température pourrait atteindre les 50°. Comment pourrai-je alors pédaler ??? Mais il n’est pas dit qu’il fera de telles températures et le cas échéant, je pourrai peut-être voyager de nuit.

Au sujet des conducteurs américains, j’ai tout entendu et son contraire. Il semblerait qu’ils soient extrêmement prudents ou, à l’inverse, dignes des pires chauffards. Sur la Route 66, la circulation peut être totalement inexistante, puis, tout à coup très dense, mais j’ai entendu dire qu’elle était bordée par une petite route servant à l’entretien de la Route 66 « originale ». Bref, je m’attends à tout.

J’aurai ma tente et mon sac de couchage avec moi et je suppose que je dormirai la plupart du temps à la belle étoile. Evidemment tout dépendra du temps. Je n’ai aucune envie de devoir m’accrocher à ma tente dans une tornade… et, de temps en temps, une douche sera la bienvenue.

Dres Balmer, un de mes amis, qui a déjà fait ce voyage il y a quelques années, sera lui aussi sur la Route 66 avec un petit groupe de cyclistes. Eux par contre n’auront pas de sacs de couchage, ni de tentes et iront d’hôtel en hôtel. J’irai très certainement passer de temps en temps une nuit dans le même hôtel qu’eux. Par contre, je ne sais pas si nous ferons souvent la route ensemble. J’imagine que le matin ils partiront plus tard et comme j’aurai plus de bagages qu’eux – ce qui me retardera dans les montées – notre rythme risque d’être très différent.

 C’est tout pour aujourd’hui. Dans mes prochains billets, je vous parlerai de mon équipement, de mon vélo et de mon système de navigation.